Beer Sheba est une ferme agroécologique qui associe un programme d’agroforesterie, de permaculture et une formation agricole pour des agriculteurs africains. Ses principes sont inspirés par les valeurs bibliques. Elle est implantée au cœur d’un paysage désertique du Sénégal. La zone a été entièrement régénérée en une forêt luxuriante de 100 ha. Beer Shéba est située à 18 km de Mbour près du village de Sandiara, à une centaine de kilomètres au sud de Dakar.
En Quête de l’Or vert sur les Terres fertiles du Sénégal
Au cours d’une année au Sénégal, les frères Philippe ont réalisés un documentaire sur le Moringa de Beer Shéba. Véritable “Or Vert” au Sénégal et dans le reste du monde.
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Reverdir le désert
Prendre soin de la maison commune
Partager équitablement les ressources et les récoltes
Beer Shéba applique au Sénégal et enseigne aux agriculteurs en formation, des principes responsables et durables pour se nourrir en préservant la nature et pour vivre dignement de son travail.
Agroforesterie et régénération
naturelle assistée
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Beer Shéba utilise et enseigne une technique inspirée d’un fermier zimbabwéen, appelée régénération naturelle assistée. L’objectif est de protéger et de stimuler la régénération naturelle des espèces. La technique consiste à protéger les jeunes arbustes, les repousses des souches d’arbres, et de miser sur les semences qui ont survécu à la saison des pluies.
Plus de 60.000 arbres se sont ainsi régénérés naturellement sur les 100 hectares du domaine.
Cette technique est plus efficace et plus économique que la reforestation intensive.
Dans la pépinière, des arbres indigènes sont élevés, en particulier ceux qui servent traditionnellement comme nourriture ou fibres. Par le biais de la formation, Beer Shéba forme une nouvelle génération d’étudiants à être de véritables intendants de la flore et de la faune. Ils contribueront à leur tour à reverdir d’autres zones désertiques.
Permaculture et respect
du sol et des insectes
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Pour Beer Shéba,
« Nous ne sommes pas propriétaires, mais intendants de la terre. Pour cela, nous en prenons particulièrement soin »
Pour produire légumes et céréales, Beer Shéba recourt aux techniques de la permaculture. Elle utilise les interactions entre les espèces de plantes. Le sol est la richesse de tout système agricole ou forestier. Dans ce sol, la matière organique meurt et revit sans cesse. A Beer Shéba, la permaculture permet de “créer” un sol riche, à partir de compost et de paillage, que les termites décomposeront en humus.
Le paillage protège de la solarisation et du dessèchement. Le compost, riche en bactéries et en champignons, protège des attaques d’insectes. Les paysans sénégalais considèrent les termites comme leur ennemi principal. En permaculture, les termites sont de véritables alliés, tout comme en Europe lorsque les vers de terre aèrent le sol et transforment la matière organique en humus. Si un agriculteur peut parfois vouloir tuer cochenilles, mouches blanches ou termites, un permaculteur se demande comment attirer le maximum de vie dans mon champ. La nature compte un ratio de 1500 “bons” insectes pour un seul “mauvais”. La permaculture est une agriculture extrêmement productive dont on ne connaît pas encore les limites.
Sur une terre qui n’avait pas été cultivée auparavant, Beer Shéba produit aujourd’hui en moyenne 4 tonnes de céréales à l’hectare, au lieu d’une tonne pour les fermiers de la région. Beer Shéba devrait atteindre une production de 8 ou 9 tonnes à l’hectare.
Élevage : de bonnes bactéries
en guise de vaccins
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Beer Shéba a mis en place des élevages de volailles et de bétail sains, sans vaccins, qui respectent les écosystèmes naturels. Beer Shéba forme ses stagiaires à cette pratique. Les animaux ne sont pas élevés sur un sol en ciment qui stimule les agents pathogènes (virus, parasites…).
Les animaux vivent sur un sol forestier recréé à partir de bactéries issues d’eau de riz fermentée ou d’acide lactique du lait.
Ces bactéries sont répandues sur le sol et introduites dans la nourriture des animaux. Les bonnes bactéries prennent ainsi le dessus et les animaux ne tombent plus malades. Les excréments s’auto-compostent et les odeurs sont éliminées. Seul le vaccin contre le gumboro est utilisé car cette maladie aviaire, se transmet par l’air. Tout ce qui est transmis par le sol se régule naturellement, grâce au paillage, aux bonnes bactéries et à l’humidité. La nature compte huit fois plus de bonnes bactéries que de mauvaises. Les élevages à Beer Shéba ont également une ouverture dans le toit qui permet la bioactivité du sol et la circulation de l’air. Il n’y a pas de mauvaises odeurs.
Formation :
transmettre et diffuser le savoir
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Beer Shéba est un centre de formation en agriculture et élevage durables. Depuis 2012, de jeunes fermiers venus de différents pays africains sont sélectionnés pour être formés et découvrir qu’une autre agriculture est possible.
Durant 11 mois, ils disposent d’une parcelle qu’ils cultivent. Beer Shéba rachète ensuite leur production au prix du marché local. Le bénéfice réalisé par les étudiants leur permet de repartir avec un capital qui financera leur projet agricole, une fois de retour chez eux.
La formation porte également sur l’autonomie financière et les principes d’entreprenariat. Elle vise à permettre à chaque stagiaire d’accéder à l’autosuffisance alimentaire tout en prenant soin de la “maison commune”. Le programme de formation est un programme holistique en agriculture, fondé sur des valeurs et principes bibliques.
Les stagiaires apprennent à utiliser de façon créative et responsable les plantes et la faune que Dieu leur fournit localement. Les étudiants sont encouragés à collaborer pour apprendre les uns des autres puis à transmettre leur savoir dans leur communauté.
Commerce équitable et responsable
et culture du moringa
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L’équipe de Beer Shéba a formé et connait personnellement tous ses partenaires locaux. Beer Shéba travaille en partenariat avec les femmes des villages voisins, artisanalement, selon des principes du commerce équitable. Les femmes récoltent et transforment les feuilles de moringa. Elles peuvent ainsi vivre de leur travail, nourrir leur famille. Grâce à ce moyen de subsistance, les familles peuvent rester au village.
Grâce au moringa Takouma de Beer Shéba, plus d’une vingtaine de familles peuvent vivre équitablement de leur travail.
Les ventes de Takouma permettent de financer différentes activités de Beer Shéba, comme la formation de stagiaires pour développer l’autosuffisance alimentaire et la permaculture dans toute l’Afrique. Toujours à l’écoute de ses partenaires locaux, Beer Shéba développe régulièrement de nouveaux projets. Elle a ainsi par exemple mis à la disposition des femmes des villages voisins un moulin à grain et s’engage dans l’éducation des enfants, etc.
Un refuge pour
la faune et la flore
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Beer Shéba est également devenue un refuge au cœur d’une région aride du Sahel pour la faune et la flore locale qui avaient disparu.
Ainsi les espèces d’arbres dans la zone sont passées de 6 à 65. Des arbres indigènes qui disparaissent lentement du paysage environnant, poussent dans ces terres protégées.
Plus de 180 espèces d’oiseaux y passent, y vivent et s’y reproduisent. D’autres animaux qui avaient pratiquement disparu de la région sont revenus : de nombreux insectes, deux espèces de singes, des crocodiles et bien d’autres espèces sauvages. L’ensemble forme un écosystème prospère. Il permet l’observation et l’étude de la faune, des oiseaux et des insectes.
À la recherche
d’innovations responsables
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Beer Shéba est un lieu d’expérimentation et de remise en question permanente. Beer Shéba vise à rendre le paysage sahélien à la fois sain et productif. L’équipe recherche dans le monde entier des techniques variées d’agriculture à petite échelle et les expérimente en permanence.
Elle travaille pour développer des systèmes agricoles productifs et adaptés à l’écosystème local. Ces techniques sont issues des traditions locales mais aussi d’innovations scientifiques ou technologiques.
Quelles espèces d’arbres sont tolérantes à la sécheresse et se transforment en meilleur fourrage de saison sèche pour les moutons et les chèvres ? L’irrigation goutte à goutte est-elle une technologie appropriée pour un agriculteur sénégalais ? Comment intégrer au mieux les lapins dans une petite ferme, à partir des matériaux locaux disponibles ? Quel est l’avantage économique de la fermentation des aliments pour les poules ? Quelles espèces d’arbres, offrent la quantité idéale d’ombre pour les cultures de sous-étage ? Quelle densité d’arbres faut-il privilégier ?
Ces questions, et bien d’autres sont étudiées à Beer Shéba. Des recherches et expériences sont effectuées en permanence. Les résultats sont partagés avec les stagiaires et visiteurs.
Beer Shéba a ainsi expérimenté la production d’éco-charbon charbon de bois, dans le cadre d’un plan de gestion forestière, en utilisant les boutures sélectives d’une seule variété d’arbres matures. Le processus est complété par une nouvelle méthode de carbonisation utilisée en Casamance. Le rendement dépasse de 30 % celui de la méthode traditionnelle.
Les nouvelles techniques et technologies ne suffisent pas pour sortir les collectivités de la pauvreté. Toutefois, des pratiques agricoles efficaces et adaptées favorisent le rétablissement de notre relation avec la terre.
Santé, prévention et soins
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Un petit hôpital a été construit pour répondre à l’absence de soins dans la région. Il permet de faire de la prévention, notamment sur le diabète, véritable tueur silencieux dans le pays. 8% des Sénégalais en sont atteints, mais seuls 2% le savent.
L’hôpital de Beer Shéba, seule structure médicale de la région, est très sollicité en raison du Covid-19. L’équipe a immédiatement démarré deux nouvelles activités. Un atelier de couture a été mis en place. Il fabrique des milliers de masques en tissu, selon le modèle proposé par le CHU de Grenoble. Ces masques sont distribués gratuitement dans les villages autour de Beer Shéba. Un second atelier fabrique des stations de lave-mains sans contact. Ces stations sont installées dans les maisons au sein des villages entourant Beer Shéba. La population locale est également informée et formée sur le virus et les gestes barrières. Les équipiers de Beer Shéba distribuent des centaines de cures de moringa aux personnes âgées des villages, pour renforcer leurs défenses immunitaires et lutter contre le virus.
Artemisia
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La ferme agroécologique de Beer Shéba cultive au Sénégal l’Artemisia annua. Elle est ensuite commercialisée sous forme de gélules, principalement pour lutter contre le paludisme.
Cette utilisation remonte à l’antiquité. Les herboristes chinois et la médecine traditionnelle en Afrique utilisent l’armoise à cet effet. L’industrie pharmaceutique aussi connait bien l’artemisia annua, puisqu’elle permet d’extraire l’artémisinine, composant des médicaments antipaludiques.
L’Artemisia est vendue et autorisée pour lutter contre le paludisme en Chine, en Afrique, mais aussi aux USA, en Australie, au Vietnam, en Inde… En Europe, la vente de tisane d’Artemisia est autorisée dans quelques pays.
Par contre, la vente des graines, des plants et des feuilles ne sont pas autorisées en France, en Belgique et dans plusieurs autres pays.
Plusieurs structures militent pour faire changer la réglementation en France et en Europe, comme :
La Maison de l’Artemisia (association humanitaire française de lutte contre le paludisme par l’Artemisia), IDAY (réseau international actif dans le domaine de l’éducation en Afrique), Kokopelli (association pour la protection de la biodiversité alimentaire et médicinale, la production de semences et de plants issues de l’agroécologie, le soutien des communautés paysannes).
• https://maison-artemisia.org/
• https://iday.org/news/journee-internationale-contre-le-paludisme-artemisia-annua-paludisme-covid-19/
• https://blog.kokopelli-semences.fr/presentation-de-lartemisia/
Pour plus d’informations sur l’Artemisia, enrichissez vos connaissances avec les liens suivants :
• Artemisia annua : anti-malaria et anticancer
• L’Artemisia dans diverses pathologies comme le cancer, le diabète, etc. (en anglais)
• La maladie de Lyme, l’approche alternative avec l’Artemisia annua
• L’Artemisia dans la lutte contre le paludisme objet d’une controverse que rien ne semble justifier
• Malaria business : les laboratoires contre la médecine naturelle ?
• Echanges sur la lutte contre le paludisme – Assemblée nationale, Paris – 13 novembre 2018
• Paludisme et bilharziose : nouveaux résultats avec la phytothérapie à base d’armoise
• Artemisia, la plante qui soigne la malaria
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Et d’autres actions…
Toujours à l’écoute de ses partenaires locaux, Beer Shéba développe régulièrement de nouveaux projets.
Elle a ainsi par exemple mis à la disposition des femmes des villages voisins un moulin à grain et s’engage dans l’éducation des enfants, etc…